Le rapport sur l'inflation au Royaume-Uni n'a pas réussi à soutenir la livre — tous les éléments du rapport sont arrivés en dessous des attentes. D'une part, ce rapport est peu susceptible d'influencer l'issue de la réunion de mai de la Banque d'Angleterre ; avec un fort degré de probabilité, la banque centrale laissera tous les paramètres de politique monétaire inchangés. D'autre part, ces chiffres pourraient signaler les premiers signes d'un ralentissement de l'IPC. Si cette tendance se poursuit, une baisse des taux pourrait revenir à l'ordre du jour pour la réunion de juin.
Selon les données publiées, l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) global a augmenté de 0,4% en termes mensuels en février (prévision : 0,5%). Sur une base annuelle, l'IPC principal a ralenti à 2,8% (prévision : 2,9%). L'IPC de base, qui exclut les prix de l'énergie et des aliments, a également sous-performé, tombant à 3,5% en glissement annuel (prévision : 3,6%) après une forte hausse à 3,7%.
L'Indice des Prix de Détail (RPI), utilisé par les employeurs dans les négociations salariales, a également été décevant. Mois sur mois, il a augmenté à 0,6% (prévision : 0,8%), et en glissement annuel, il est tombé à 3,4%. La plupart des analystes s'attendaient à ce qu'il reste au niveau de janvier à 3,5%.
Que nous indiquent ces chiffres ? D'une part, l'inflation a cessé d'accélérer—c'est un fait. Les indicateurs d'inflation annuelle ont reculé. D'autre part, l'inflation reste préoccupante. Par exemple, l'IPC principal a peut-être reculé de son quasi-sommet annuel (3,0%), mais il demeure bien au-dessus du creux local enregistré en septembre (1,7%). La lecture de 2,8% en février est supérieure à l'objectif de 2% de la BoE.
Ainsi, nous pouvons être assez certains que la BoE n'assouplira pas sa politique monétaire lors de sa réunion de mai. Les décideurs politiques peuvent reconnaître certains progrès dans la lutte contre l'inflation, mais pas suffisamment pour modifier considérablement leur discours. Un rapport ne suffit pas ; une tendance à plus long terme est nécessaire.
Cette ambiguïté suggère que les positions courtes sur GBP/USD ne sont pas entièrement fiables. Il est également important de noter que les vendeurs n'ont pas pu percer le niveau de support intermédiaire à 1,2880, correspondant à la ligne médiane des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier.
Malgré une pression supplémentaire de la part de la chancelière britannique Rachel Reeves, qui a annoncé que la prévision de croissance du PIB du pays pour 2025 a été réduite de moitié—de 2% à 1%—elle a invoqué "l'incertitude mondiale", qui a "augmenté de manière significative" ces derniers mois.
Reeves a également déclaré que le gouvernement réduirait les allocations sociales et resserrerait les règles d'éligibilité pour réduire les dépenses budgétaires. Notamment, de nombreuses personnes de moins de 22 ans ne seront plus éligibles aux paiements pour handicap, et l'accès au crédit universel et aux prestations d'invalidité sera également davantage restreint.
Selon certains analystes, ces mesures ne permettraient d'économiser que 3,5 milliards £, au lieu des 5 milliards £ précédemment annoncés—ce qui signifie que le gouvernement britannique devra identifier d'autres domaines pour resserrer sa politique fiscale.
Ces mesures d'austérité sont baissières pour la livre sterling, mais de tels facteurs fondamentaux ont généralement un impact à court terme (puisque les effets du resserrement budgétaire mettront du temps à se manifester). Il est probable que les participants au marché digéreront rapidement la "déclaration de printemps" de Reeves et se concentreront sur d'autres fondamentaux.
Ainsi, le GBP/USD est dans un état mitigé. D'une part, la paire a chuté mercredi pour des raisons valables—le contexte fondamental actuel soutient un mouvement baissier. D'autre part, il est peu probable que les événements de mercredi déclenchent une baisse prolongée. Par exemple, si le rapport final sur le PIB américain du quatrième trimestre est inférieur aux attentes (c'est-à-dire révisé à la baisse), les taureaux du GBP/USD reprendront probablement le contrôle et pousseront la paire vers la zone de 1,29.
Il convient également de rappeler que les baissiers n'ont pas réussi à casser le niveau de support de 1,2880 (ligne médiane de Bollinger sur D1)—un signe clair d'un ralentissement de la dynamique. Cela jette le doute sur la durabilité des positions courtes. Si les vendeurs ne peuvent pas franchir cette barrière à court terme, les positions longues reprendront la priorité—surtout si le rapport sur le PIB américain déçoit ou répond simplement aux attentes. Les objectifs pour le mouvement haussier restent les mêmes : 1,2950 (la ligne Tenkan-sen sur D1) et 1,3000.